Coiffure en France : Chiffres clés, tendances et prévisions 2025

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Sommaire

Avec plus de 101 900 établissements en France et un chiffre d’affaires de 7,1 milliards d’euros, le marché de la coiffure ne cesse d’évoluer. Mais face à la concurrence et aux nouvelles tendances (barber-shop, digitalisation, coiffure à domicile…), comment tirer son épingle du jeu ?

Dans cet article, nous analysons les données clés du secteur, les tendances émergentes et les perspectives pour 2025, afin de vous donner une vision stratégique et actionnable.

1. Portrait général du secteur de la coiffure

1.1. Définitions et contours de l’activité

Le secteur de la coiffure regroupe l’ensemble des professionnels qui fournissent des soins et traitements capillaires, que ce soit en salon ou à domicile. Ces prestations incluent la coupe, le shampooing, le séchage, les soins (masques, soins kératine, traitement des cuirs chevelus sensibles), la coloration (mèches, balayage, coloration végétale, etc.), le lissage (brésilien, japonais…) ou encore des services d’extension et de coiffure événementielle (mariage, défilé…).

Parallèlement, de nombreux coiffeurs se diversifient, en proposant la vente de produits capillaires (shampooings professionnels, masques, soins, etc.) et d’accessoires (bijoux, bandeaux, serre-têtes), voire des prestations esthétiques (manucure, soins du visage, extension de cils).

Les chiffres de l’INSEE rattachent la coiffure à la nomenclature NAF 96.02A. On y regroupe à la fois la coiffure en salon et la coiffure à domicile. Sur le plan juridique, l’exercice de cette profession requiert une qualification spécifique : CAP coiffure au minimum pour la pratique à domicile, brevet professionnel ou brevet de maîtrise pour le salon. D’autres titres homologués ou inscrits au Répertoire national de la certification professionnelle peuvent également ouvrir droit à l’exercice, s’ils sont d’un niveau au moins égal.

1.2. Une profession sous le signe de la proximité

La coiffure est avant tout un métier de service. Elle exige un sens de l’écoute, du conseil et de la relation clientèle : pour de nombreux Français, le coiffeur est un interlocuteur privilégié que l’on revoit régulièrement au fil des mois ou des années. Le salon de coiffure n’est donc pas seulement un espace de beauté et de bien-être : c’est aussi un lieu d’échange et de convivialité, bien ancré dans la vie de quartier ou de ville.

Dans le même temps, le succès grandissant de la coiffure à domicile souligne la quête de flexibilité d’une clientèle parfois pressée (actifs ayant peu de temps, parents avec de jeunes enfants, etc.) et le besoin de solutions adaptées à celles et ceux qui ne peuvent se déplacer, comme les personnes âgées ou à mobilité réduite.

1.3. Un secteur soumis à qualification et contrôles

Pour ouvrir un salon ou exercer à domicile, la loi exige un contrôle effectif et permanent par une personne qualifiée. En salon, l’encadrement doit être titulaire d’un brevet professionnel, d’un brevet de maîtrise de la coiffure ou d’un diplôme équivalent. À domicile, un CAP de coiffure est requis, ou un diplôme équivalent homologué.

D’autre part, les règles de sécurité et d’hygiène sont particulièrement importantes. Les salons doivent par exemple veiller à la gestion des produits capillaires, parfois chimiques (ex. produits de défrisage ou d’ondulation contenant de l’acide thioglycolique), et respecter les obligations concernant la ventilation, le stockage des produits dangereux, l’accessibilité, etc. Les coiffeurs à domicile doivent également être attentifs à la propreté, la désinfection du matériel et l’élimination des déchets.

Coiffure France 2025 Statistiques et chiffres clés

1.4 Méthodologie d’évaluation des fonds de commerce de coiffure

L’évaluation d’un salon de coiffure repose sur une méthodologie spécifique au secteur, accessible même aux non-spécialistes. Le chiffre d’affaires annuel TTC constitue la référence principale pour déterminer la valeur marchande d’un établissement.

Principe de base : La valeur d’un salon de coiffure représente généralement entre 70% et 120% de son chiffre d’affaires annuel TTC.

Exemple concret :

  • Pour un salon réalisant 100 000 € de chiffre d’affaires annuel TTC :
    • Valorisation minimale : 70 000 € (70% du CA)
    • Valorisation maximale : 120 000 € (120% du CA)
    • Valorisation médiane : 95 000 € (95% du CA)

Les facteurs influençant la valorisation

Éléments qui augmentent la valeur (vers 120% du CA)

FacteurExplicationImpact
Emplacement premiumSalon situé dans une rue commerçante, un centre commercial fréquenté ou un quartier en développement+5 à +15%
Salon moderniséRénovation récente, équipements neufs, décoration actuelle+5 à +10%
Clientèle fidéliséeBase de clients réguliers avec historique de fréquentation mesurable+5 à +15%
Faible concurrenceAbsence de salons concurrents dans un rayon de 500 mètres+5 à +10%

Éléments qui diminuent la valeur (vers 70% du CA)

FacteurExplicationImpact
Chiffre d’affaires exceptionnellement élevéCA porté par le talent personnel du cédant, difficile à maintenir pour un repreneur-10 à -20%
Équipements obsolètesMobilier, matériel et agencement nécessitant un renouvellement-5 à -15%
Concurrence densePlusieurs salons similaires à proximité immédiate-5 à -10%
Instabilité du personnelDéparts fréquents de collaborateurs, difficulté à fidéliser l’équipe-5 à -15%

L’enjeu spécifique de l’attachement de la clientèle

Point d’attention majeur : Dans le secteur de la coiffure, la clientèle est souvent attachée à la personne qui la coiffe plutôt qu’à l’enseigne elle-même. Ce facteur constitue un risque particulier lors d’une cession.

Conséquences pratiques :

  • Si le propriétaire-gérant réalise lui-même une part significative du chiffre d’affaires, une décote supplémentaire de 5% à 15% peut s’appliquer
  • L’accompagnement post-cession par le vendeur (période de transition) devient un élément négociable crucial

Méthodologie d’évaluation en 4 étapes

  1. Analyse du chiffre d’affaires : Examiner les 3 dernières années pour identifier la tendance (en croissance, stable ou en déclin)
  2. Évaluation des éléments valorisants et dévalorisants : Attribuer une notation à chaque facteur influent
  3. Détermination du coefficient applicable : Positionner le salon dans la fourchette 70%-120%
  4. Ajustement final : Prendre en compte le facteur d’attachement de la clientèle au cédant

Exemple d’application

Cas d’étude : Salon urbain avec 120 000 € de CA annuel TTC

  • Emplacement central (+10%)
  • Équipements vieillissants (-10%)
  • Concurrence modérée (neutre)
  • Personnel stable (+5%)
  • Fort attachement de la clientèle au cédant (-10%)

Coefficient calculé : 95% (coefficient médian de 95% ajusté des facteurs ci-dessus) 

Valorisation finale estimée : 114 000 € (95% de 120 000 €)

Cette méthode d’évaluation, bien que simplifiée, reflète les pratiques courantes du marché et offre une base de négociation réaliste pour les transactions dans le secteur de la coiffure.

2. Les évolutions macroéconomiques et leur impact sur la coiffure

2.1. Pouvoir d’achat des ménages

Le pouvoir d’achat par unité de consommation des ménages est un indicateur clé pour apprécier leur capacité à recourir aux services de coiffure. Selon les derniers chiffres, l’indice de pouvoir d’achat (base 100 en 2015) se serait établi autour de 106,5 à 106,8 en 2022-2023, après un léger fléchissement en 2022.

  • En 2023, les pressions inflationnistes (loyers, énergie, alimentation) ont parfois ralenti la consommation de services jugés “non indispensables”.
  • Malgré tout, la coiffure ne disparaît pas du budget des ménages : on espace éventuellement les visites, mais on ne les supprime pas. C’est donc un secteur qui reste relativement résilient, même en période de contrainte budgétaire, à condition d’ajuster la stratégie tarifaire.

2.2. Indice de consommation des ménages en coiffure

Selon l’INSEE, la consommation de services de coiffure pour femmes et pour hommes/enfants a continué d’évoluer positivement en valeur en 2022 et 2023, avec une progression d’environ +5 % pour la clientèle féminine. Ces chiffres recouvrent toutefois des réalités contrastées :

  • L’inflation a conduit de nombreux salons à augmenter leurs tarifs, ce qui mécaniquement gonfle le chiffre d’affaires.
  • En parallèle, le nombre de visites aurait tendance à baisser (espacement des rendez-vous, arbitrage budgétaire), nuançant l’embellie purement chiffrée.

2.3. Équipement des ménages et essor du “do it yourself”

Le taux d’équipement des ménages en sèche-cheveux, fers à lisser, fers à boucler et autres appareils de coiffure a connu une hausse notable ces dernières années. Autour de 80 % des ménages sont équipés d’un sèche-cheveux, et plus d’un quart possèdent des dispositifs de coiffure modelante.

Ce phénomène, amplifié par l’accès facile aux tutoriels en ligne (YouTube, Instagram, TikTok) et l’émergence d’appareils toujours plus performants (lisseurs vapeur, boucleurs automatiques, etc.), pousse certains consommateurs à réaliser eux-mêmes certains soins (coloration maison, brushing, coupe “maison” sur enfants…).

Cette tendance n’est pas synonyme de désaffection du salon. Au contraire, elle peut amener un public éclairé à se tourner vers des prestations plus techniques (balayage, extension, lissage, coiffure événementielle) qui réclament un vrai savoir-faire professionnel.

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3. Le tissu économique : nombre d’établissements et structures juridiques

3.1. Un paysage riche de plus de 100 000 établissements

Les données les plus récentes (2022) recensent environ 101 900 établissements de coiffure en France. Cette hausse de près de 10,4 % depuis 2016 témoigne d’un dynamisme entrepreneurial :

  • 68 % d’entre eux sont des salons (environ 69 000).
  • 27 % sont des coiffeurs à domicile (près de 27 000).
  • Le solde correspond à des structures “inclassées” ou “statut inconnu” selon les organismes.

Le salon de coiffure demeure donc majoritaire, malgré la croissance soutenue de la coiffure à domicile qui capte désormais plus d’un quart du tissu économique. Par ailleurs, près de 7000 fermetures ont également été comptabilisées en 2022, signe d’un taux de renouvellement important (nombreux entrants et sortants).

3.2. Un taux de défaillance en hausse

Après deux années marquées par les aides publiques (PGE, fonds de solidarité, prise en charge partielle des salaires), le secteur enregistre en 2022 une remontée du nombre de défaillances. Le taux de défaillance est passé de 0,5 % en 2021 à 0,8 % en 2022, soit 805 cas.
Cette hausse devrait se poursuivre en 2023 et 2024, dans la mesure où la conjoncture devient plus exigeante : remboursement des PGE, augmentation des coûts (énergie, matières premières), difficultés de recrutement et espacement des visites clients.

3.3. Des effectifs salariés globalement stables, mais sous tension

Selon l’Acoss, on compte environ 108 700 salariés (apprentis inclus) dans le secteur de la coiffure en 2022. Néanmoins, si l’on retire les apprentis, l’emploi salarié aurait reculé d’environ 8 % sur les cinq dernières années, une partie des professionnels choisissant le statut de microentreprise pour la coiffure à domicile, ou quittant la profession pour d’autres horizons.
La coiffure souffre d’un déficit d’attractivité : bas salaires, horaires exigeants, position debout prolongée… Les conditions de travail sont perçues comme difficiles par certains candidats potentiels. C’est l’un des défis majeurs du secteur pour assurer le renouvellement des générations de professionnels.

4. Les grands modèles d’organisation : indépendants, franchises et domicile

4.1. Le poids des salons indépendants

Contrairement à d’autres secteurs (restauration rapide, intérim, etc.) où les grands groupes tiennent le haut du pavé, la coiffure demeure très atomisée. On estime que près de 90 % du tissu sectoriel est composé de salons indépendants, c’est-à-dire ne relevant pas d’un réseau sous enseigne.
En revanche, leur part de chiffre d’affaires n’atteint “que” 54 % environ : ces petits salons, le plus souvent dirigés par un(e) artisan(e) coiffeur(euse), ont un chiffre d’affaires moyen plus bas que les grands réseaux. Ils subissent également de plein fouet la concurrence tarifaire et le manque de moyens pour développer leur notoriété ou leurs canaux de réservation en ligne.

4.2. Les réseaux sous enseigne

Les salons liés à une enseigne de franchise représentent environ 20 % des établissements employeurs, mais captent une part de marché plus conséquente (environ un tiers). Les leaders incluent :

  • Provalliance, premier groupe français, qui détient 10 enseignes majeures : Franck Provost, Jean Louis David, Saint Algue, Coiff & Co, etc. Provalliance exploite plus de 1600 salons en France.
  • Groupe VOG, autour de 670 salons (Tchip, VOG Coiffure, Mon Coiffeur Exclusif…).
  • Pascal Coste, qui a notamment repris La Fayette Coiffure (Shampoo Expert, Michel Dervyn, Le Barbier), dépassant 380 salons.
  • Dessange International, avec ses marques Dessange, Camille Albane, etc.
    Ces réseaux font valoir des atouts majeurs : une notoriété souvent établie (via la publicité nationale, des égéries, etc.), un soutien marketing (site web, campagnes promotionnelles) et des formations internes permettant de maintenir un certain standard de service.

4.3. L’explosion de la coiffure à domicile

Avec près de 26-27 % du tissu économique, la coiffure à domicile connaît un boom depuis 2009 (introduction du statut d’autoentrepreneur). Cet essor s’explique par :

  • La demande grandissante de services flexibles (personnes dépendantes, actives surchargées, etc.).
  • Des coûts moindres pour le professionnel (pas de loyer commercial, pas de gros investissements d’aménagement).
  • Une rémunération potentiellement plus avantageuse par rapport au salariat en salon.

Toutefois, la coiffure à domicile ne représente qu’environ 4 % des établissements employeurs et reste, dans l’ensemble, moins lucrative que l’activité en salon (malgré une bonne rentabilité en pourcentage, le chiffre d’affaires moyen y est plus faible). Les plateformes de mise en relation (Kiute, Planity, Wecasa, etc.) contribuent fortement à ce mouvement, en facilitant la prise de rendez-vous à distance et la visibilité de ces autoentrepreneurs.

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5. Les chiffres d’affaires et performances financières

5.1. Chiffre d’affaires global du secteur

Selon les estimations, le secteur de la coiffure en France a généré près de 7,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022. En rythme annuel, l’indice Insee du chiffre d’affaires (base 100 en 2012) s’établit autour de 133,4 en 2022, en progression de plus de 8 % par rapport à 2021.
Cette performance, cependant, est nuancée par :

  • Les relèvements tarifaires opérés pour compenser l’inflation (coût de l’énergie, loyers, salaires).
  • Une fréquentation qui n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant 2020 en volume de visites.

5.2. Distribution du chiffre d’affaires par type de prestation

Les prestations de coupe, shampooing, coloration ou mise en forme constituent le cœur de l’activité : 87 % du chiffre d’affaires environ (pour les établissements employeurs). Les ventes de produits capillaires s’élèvent autour de 9 %, tandis que les prestations esthétiques, barbier et autres représentent un complément.

  • La coiffure féminine est largement dominante, représentant près des deux tiers du CA.
  • La prestation barbier, bien que représentant moins de 2 % du CA, connaît une dynamique notable avec l’émergence des barber shops spécialisés (La Barbe de Papa, The Barber Company, etc.).

6. Focus sur la rentabilité et la structure financière

6.1. Entreprises individuelles : salons de coiffure

D’après la Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA), le chiffre d’affaires moyen d’une entreprise individuelle en salon de coiffure est d’environ 80 120 € (données 2022). La marge brute globale (proportion du CA restant après coût d’achat des produits capillaires) s’élève à 89,9 %, reflétant le fait que la coiffure est surtout une activité de services.

En revanche, la valeur ajoutée représente 65,3 % du CA, la différence étant constituée par divers coûts (achats de produits complémentaires, autres charges). Les charges de personnel (incluant rémunérations, cotisations sociales de l’exploitant, etc.) peuvent atteindre 24,8 % en moyenne, mais varient fortement avec la taille de l’entreprise.

Le résultat courant (cotisations de l’exploitant déduites) s’établit autour de 22,8 % du CA en moyenne. Cela signifie que sur 80 000 € de chiffre d’affaires, le salon génère un résultat courant d’environ 18 000 € avant impôts.

Notons toutefois une disparité importante :

  • Dans les très petits salons (chiffre d’affaires ≤ 40 000 €), la marge peut être plus élevée en pourcentage, car le dirigeant se rémunère surtout via les cotisations de travailleur indépendant.
  • Dans les salons plus importants (CA autour de 180 000 €), le poids des charges de personnel est plus élevé, ce qui réduit le pourcentage de résultat courant.
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6.2. Entreprises individuelles : coiffure à domicile

Pour la coiffure à domicile, le chiffre d’affaires moyen est nettement inférieur (environ 32 075 €), mais la rentabilité en pourcentage est plus confortable. Selon la FCGA, la marge brute dépasse 90 % et le résultat courant (cotisations de l’exploitant déduites) peut atteindre 35,3 %.
Ici, l’activité est généralement exercée par une seule personne, sans personnel salarié. Les charges fixes sont plus faibles (pas de loyer commercial, pas d’achats de mobilier professionnel onéreux), d’où un taux de rentabilité assez élevé. Toutefois, le revenu final reste limité en valeur absolue si l’activité reste unipersonnelle, et le temps de déplacement réduit le nombre de prestations réalisables par jour.

6.3. Sociétés (SARL, SAS) du secteur

Selon la base Diane, si l’on se concentre sur les salons (code APE 96.02A) ayant déposé leurs comptes, le chiffre d’affaires moyen se situe autour de 127 210 €. La valeur ajoutée avoisine 62,1 % du CA, et les charges de personnel s’élèvent en moyenne à 56,7 %.

Le résultat net oscille autour de 1,9 % du CA. Les petites sociétés (chiffre d’affaires ≤ 150 000 €) tirent parfois moins de profit que les plus grandes (jusqu’à 3,4 % ou 3,2 % de résultat net pour les tranches supérieures). Néanmoins, le secteur demeure globalement modeste en termes de résultat absolu, reflétant la forte concurrence et l’importance de la masse salariale pour offrir un service rapide et de qualité.

6.4. Besoin en fonds de roulement (BFR)

Le BFR moyen des sociétés de coiffure apparaît souvent négatif, grâce au crédit fournisseur plus élevé que les crédits clients. En effet, la grande majorité des prestations se paient immédiatement, limitant le poste “créances clients”. Parallèlement, les achats (produits capillaires, matériel) peuvent être réglés à échéance, ce qui tend à réduire le besoin en trésorerie.

En pratique, l’endettement moyen reste relativement faible. Pour les entreprises individuelles en salon, on estime par exemple l’emprunt moyen autour de 8 900 € (l’équivalent de 40 jours de CA). En coiffure à domicile, seulement 2 900 € environ. Ce faible niveau d’emprunt vient toutefois se conjuguer à la problématique du loyer (si le salon est en location) ou de l’investissement initial (matériel d’aménagement intérieur).

7. Forces, faiblesses et risques du secteur

Pour dresser un bilan complet, observons succinctement les atouts, limites et risques propres à la coiffure en France.

7.1. Forces

  • Demande relativement résiliente : même en période de crise, les Français continuent à se faire coiffer, quitte à espacer un peu leurs visites.
  • Fort lien de proximité : le coiffeur est souvent un commerce de quartier, favorisant la fidélité de la clientèle.
  • Opportunités de diversification : vente de produits, soins esthétiques, pose d’extensions, services de barbier…
  • Dynamisme entrepreneurial : la facilité à créer son entreprise (microentreprise, franchise, etc.) attire des profils variés.

7.2. Faiblesses

  • Intensité concurrentielle : le nombre d’établissements augmente plus vite que la demande, ce qui pèse sur les marges et le chiffre d’affaires moyen par salon.
  • Difficultés de recrutement : rémunérations jugées peu attractives, contrainte physique (station debout), horaires parfois décalés.
  • Essor du “faire soi-même” : de plus en plus de consommateurs réalisent certaines opérations chez eux, surtout les colorations ou coupes simples.
  • Inégale maîtrise du digital : la prise de rendez-vous en ligne et la visibilité sur internet restent inégales selon les salons.

7.3. Risques

  • Fragilité financière : l’augmentation des charges (loyer, énergie, salaires) et la concurrence accrue peuvent conduire à un endettement délicat.
  • Saturation du marché dans les zones urbaines : multiplication d’enseignes low cost, de salons indépendants et d’offres à domicile, entraînant une guerre des prix.
  • Érosion du pouvoir d’achat : impactant le nombre de visites ou leur panier moyen.
  • Défaillances en hausse : le taux de faillite pourrait retrouver, voire dépasser, le pic de 2015 (plus de 1000 défaillances).
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8. Tendances et concepts émergents

8.1. Le segment du barbier et la “Barbe de Papa”

Les services de barbier et le marché de la coiffure pour homme sont en pleine effervescence. Depuis quelques années, on assiste au retour en force de la barbe, assorti d’une exigence de style (taille soignée, contour net). Les barbier-shops se multiplient, proposant une expérience plus “masculine” ou “lifestyle” (décoration bois, canapés Chesterfield, parfois un bar à whisky).

La Barbe de Papa est ainsi passée de quelques salons à plus d’une centaine en seulement quelques années. D’autres acteurs comme The Barber Company (chez Provalliance) ou Michel Dervyn Le Barbier (chez Pascal Coste) misent aussi sur ce segment premium, où la prestation de barbier peut être facturée à un tarif supérieur à la coupe simple.

8.2. Les enseignes “bio” et “vegan”

La montée du naturel dans la cosmétique n’a pas épargné la coiffure : coloration végétale, shampoings sans parabènes, soins dénués de silicones ou d’ammoniaque. Des enseignes comme Biocoiff’ ou Coiffure du monde se positionnent désormais sur un créneau “éco-responsable”, avec un usage exclusif de produits certifiés bio, vegan et éthiques.

Cette spécialisation attire une clientèle sensible à l’écologie et à la santé du cuir chevelu. Elle nécessite toutefois de maîtriser les techniques associées (teintes végétales, soins sans résidu chimique) et d’y former son personnel.

8.3. Le “low cost” et le “no appointment”

Le low cost n’est pas nouveau : des réseaux comme Tchip ou Coiff & Co s’y sont imposés depuis longtemps, avec des tarifs agressifs, souvent sans rendez-vous, et une rotation de clients plus rapide. Les concepts express (stands de coupe dans les gares, centres commerciaux, etc.) se développent aussi pour proposer un service ultra rapide à moindre coût.

En contexte d’inflation, cette tendance a de beaux jours devant elle, car le facteur prix est déterminant pour une partie de la clientèle. Néanmoins, certains consommateurs préfèrent conserver un lien plus personnalisé et un coiffeur qui prend du temps pour les conseiller.

8.4. La digitalisation : plateforme de mise en relation et réservation en ligne

Planity, Wecasa, Kiute (rachat par Booksy) : ces plateformes sont devenues des partenaires cruciaux pour les salons et coiffeurs indépendants qui souhaitent élargir leur visibilité. Elles offrent :

  • La prise de rendez-vous en ligne 24h/24.
  • Des avis clients certifiés.
  • Des outils de gestion (caisse, suivi comptable, planning).

Ces intermédiaires évoluent dans un écosystème en forte croissance, soutenu par des levées de fonds importantes. Cette digitalisation accroît la fluidité de l’offre et de la demande, tout en imposant aux salons de nouveaux frais (abonnements, commissions) et plus de concurrence.

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9. Perspectives pour 2025

9.1. Un ralentissement prévisible

Les experts de Xerfi anticipent une progression du chiffre d’affaires de la coiffure d’environ +2 % en 2025, un rythme moins soutenu que ces deux dernières années, pour diverses raisons :

  • Pouvoir d’achat toujours sous tension : l’inflation reste supérieure à l’augmentation moyenne des salaires. Les ménages pourraient encore espacer leurs visites ou réduire la gamme de prestations (passer d’une coloration mensuelle à tous les deux mois, par exemple).
  • Augmentations tarifaires modérées : les salons craignent de trop répercuter les hausses de coûts, au risque de faire fuir la clientèle.
  • Hausse du taux de défaillance : dans un marché déjà saturé, chaque nouveau salon renforce la pression sur ses concurrents. Les entreprises les plus vulnérables sont celles qui n’ont pas assez de trésorerie pour passer le cap.

9.2. L’enjeu de la formation et du recrutement

Pour pallier la pénurie de personnel, le secteur compte sur la prime d’embauche d’alternants (désormais fixée à 6000 € depuis 2023). Les nouveaux entrants (apprentis) avaient chuté de 50 % depuis 2008, mais on observe un regain d’intérêt depuis la mise en place de ce dispositif, et la revalorisation progressive de la rémunération des apprentis.

Le grand défi est d’améliorer l’attractivité du métier :

  • Meilleures conditions de travail (matériels ergonomiques, climat social positif).
  • Possibilité d’évolution (brevets professionnels, management, création d’entreprise).
  • Communication valorisant le caractère artistique et social de la profession.

9.3. Les stratégies d’expansion des grands groupes

Pascal Coste, Provalliance, Dessange, Groupe VOG : tous ont poursuivi en 2022-2023 des opérations de rachat et de densification de leur maillage. Les opportunités de croissance externe restent nombreuses. Quant à Dessange International, repris par le gestionnaire d’actifs ICG, il prévoit de se développer à l’international (Allemagne, Portugal, Chine).

L’objectif pour ces grands acteurs est de gagner en part de marché, malgré un climat économique incertain, en capitalisant sur la notoriété de leurs enseignes et l’élargissement de leur offre (soins haut de gamme, coiffure spécialisée).

9.4. L’avenir de la coiffure à domicile

La coiffure à domicile devrait continuer de croître, poussée par :

  • Une population vieillissante (seniors préférant rester chez eux).
  • Des actifs en quête de gain de temps.
  • Les plateformes facilitant la gestion des rendez-vous et le paiement en ligne.

Cette expansion devra composer avec des enjeux de compétitivité face aux salons, notamment sur le plan qualitatif (accès à l’eau, confort, ambiance) et sur le plan économique (coûts de déplacement, temps perdu en trajets).

10. Conseils et bonnes pratiques pour réussir dans la coiffure aujourd’hui

Pour conclure cette analyse, voici quelques pistes concrètes pour s’épanouir et se différencier dans un secteur exigeant :

  1. Proposer une expérience client marquante
  • Soigner l’accueil, l’ambiance et le confort (thé ou café d’accueil, magazines adaptés, playlist musicale).
  • Former régulièrement ses équipes aux nouvelles techniques (balayage ombré, coloration végétale, coupe barber).
  1. Miser sur la digitalisation
  • Créer un site vitrine ou une page Google My Business pour booster la visibilité locale.
  • S’inscrire sur des plateformes de réservation en ligne (Planity, Kiute, etc.) pour attirer une nouvelle clientèle et automatiser les rendez-vous.
  • Gérer ses réseaux sociaux avec authenticité : poster des avant/après, faire des stories Instagram, valoriser les retours clients.
  1. Entretenir le lien de proximité
  • Fidéliser la clientèle via des cartes de réduction, des offres anniversaire ou des parrainages.
  • Participer à la vie du quartier, s’associer aux commerces voisins, organiser des événements (démonstrations, relooking solidaire, etc.).
  1. Diversifier prudemment son offre
  • Proposer quelques produits de revente (shampooings, soins professionnels), tout en restant en cohérence avec votre positionnement (ex. produits bio si vous avez une carte “naturelle”).
  • Intégrer des services complémentaires comme le barbier, la manucure ou des forfaits mariage.
  1. Gérer son personnel avec soin
  • Mettre en place un plan de formation continue pour motiver les collaborateurs et conserver un haut niveau de compétence.
  • Offrir des perspectives d’évolution (chef d’équipe, gestion d’un second salon, etc.).
  • Optimiser la répartition du temps de travail pour limiter la fatigue et augmenter la satisfaction au travail.
  1. Analyser ses indicateurs financiers
  • Suivre l’évolution de la fréquentation, du panier moyen et du taux de satisfaction client.
  • Calculer ses charges fixes et variables pour maintenir un EBE satisfaisant, sans négliger la rémunération du dirigeant.
  • Comparer régulièrement ses chiffres à la moyenne du secteur pour détecter d’éventuels écarts.
  1. Anticiper l’avenir
  • Surveiller les tendances émergentes (colorations naturelles, coupe afro, inclusivité, coiffure connectée, etc.) et évaluer leur pertinence pour votre clientèle.
  • Être ouvert au changement (nouveaux fournisseurs, nouveaux produits, refonte d’aménagement).
  • Prévoir un fonds de roulement suffisant pour gérer les imprévus.

Un secteur en mutation, des opportunités à saisir

Le marché de la coiffure en France, avec ses 100 000 établissements, fait face à une concurrence féroce et à des défis de rentabilité. Pourtant, il reste un pilier du commerce de proximité, résistant aux fluctuations économiques.

Entre petits salons indépendants et grandes franchises, le secteur se scinde en deux modèles opposés : la proximité et la flexibilité des artisans d’un côté, la puissance marketing et financière des groupes de l’autre.

2025 marquera un tournant. Pour tirer leur épingle du jeu, les professionnels devront :

  • Se différencier avec une offre de qualité (spécialisation, services premium…)
  • Optimiser leurs coûts et leur gestion
  • Innover avec le digital et les nouvelles attentes des clients (réservation en ligne, écoresponsabilité…)

Le métier de coiffeur continue d’évoluer, mêlant créativité, technicité et relation client. Ceux qui sauront s’adapter feront la différence.

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